azul khawem aythma, suythma
Ik zou met jullie graag een belangrijk onderwerp behandelen en julie goedgezinde mening weten. (gelieve mijn eigen ervaring onderaan ook in acht te nemen :)
Salem Chaker, professor aan het Amazigh universiteit van Parijs over het Tifinagh als keuze voor het Tamazight in Marokko:
"La décision récente d’adopter les tifinagh pour la graphie usuelle du berbère au Maroc est à la fois précipitée, mal fondée et certainement dangereuse pour l’avenir et le développement de tamazight dans ce pays. Elle révèle aussi la confusion des genres qui règne très généralement dans la gestion de la langue berbère dans les pays du Maghreb : alors qu’(1)aucun débat scientifique sérieux n’a jamais eu lieu au Maroc (ni en Algérie d’ailleurs) sur la question de l’alphabet à utiliser, les autorités décident d’une option en déconnexion totale avec tous les usages réels actuels, tant au Maroc même que dans le reste du monde berbère. Chacun sait - du moins ceux qui acceptent de s’informer sur ce qui existe - que (2)l’écrit berbère fonctionnel actuel est essentiellement à base latine, secondairement en caractères arabes.
En premier lieu, cette option revient à mettre la charrue avant les bÅ"ufs : la question du statut juridique et, subséquemment les objectifs culturels et éducationnels de l’enseignement du berbère, n’ont été ni explicités, ni même débattus et l’on impose des choix graphiques en contradiction avec l’usage dominant. On peut donc se demander si le véritable objectif n’est pas d’orienter d’emblée le passage à l’écrit et l’enseignement de la langue berbère dans un cul-de-sac assuré, dans l’enlisement. Car sinon, pourquoi un choix aussi contreproductif, aussi évidemment déraisonnable ?
Sur un plan plus technique, pour tous les berbérisants sérieux qui se sont penchés sur cette question, la réponse ne fait pas de doute et, pour ma part, je m’en suis expliqué depuis plus de 20 ans : une diffusion large du berbère passe nécessairement par la graphie latine, parce que l’essentiel de la documentation scientifique disponible est dans cette graphie, parce qu’un travail significatif d’aménagement de cette graphie a été mené, depuis au moins 50 ans, parce que l’essentiel de la production destinée au grand public (revues associatives, production littéraire), au Maghreb comme en Europe, utilise cette graphie.
Les tifinagh sont certes l’écriture historique des Berbères, mais elles sont sorties de l’usage effectif depuis des siècles - certainement plus d’un millénaire - dans toute l’Afrique du Nord. Seuls les Touaregs en ont gardé l’usage effectif. L’authenticité, puisqu’on avance souvent cet argument, est donc pour le moins une authenticité reconstruite, une authenticité "archéologique".
En outre, pour toute une série de raisons techniques internes, les tifinagh ne peuvent avoir qu’une fonction identitaire et emblématique et ne sauraient servir de base à une écriture fonctionnelle, facilement diffusable. D’autant que quasiment aucun travail sérieux d’actualisation et d’adaptation aux variétés berbère du Nord, sur la base d’une réflexion phonologique, n’a été fait sur cette écriture (3) : la version qui circule depuis une trentaine d’années est purement et simplement aberrante puisqu’il s’agit d’une notation phonétique du kabyle à base tifinagh,(3) mise au point à partir de 1970 dans les milieux kabyles de l’Académie berbère à Paris par des amateurs pleins de bonne volonté mais sans aucune formation linguistique. Le résultat concret est que l’alphabet qui est actuellement présenté comme "berbère", n’a aucune authenticité (il a été fortement remanié pour noter les caractéristiques phonétiques du kabyle) et ne peut être en l’état un alphabet pan-berbère.
Alors que, et il faut redire avec force cette donnée que l’on feint d’ignorer, depuis près de 50 ans, un travail de réflexion sur la notation usuelle à base latine, directement inspiré par la recherche universitaire sur le berbère, a été mené et a permis des avancées significatives, en particulier en milieu kabyle. Et sur le plan de l’usage, pour ce qui est du kabyle et plus largement du berbère algérien, le passage à l’écrit à base latine peut être désormais considéré comme acquis et irréversible : il existe des publications nombreuses, une presse, une littérature, des revues associatives qui utilisent la notation usuelle latine mise en place progressivement depuis 40 à 50 ans et qui a connu, sur nos recommandations, quelques améliorations et simplifications depuis une vingtaine d’années. Même les Mozabites ou les Chaouis (Aurès), chez lesquels la culture arabo-musulmane est bien mieux et bien plus largement maîtrisée que chez les Kabyles, utilisent et recommandent l’alphabet latin pour la notation usuelle de leur langue, alors que leur langue de travail reste l’arabe !
Certes, au Maroc, l’écrit berbère est à la fois moins stabilisé (avec une concurrence réelle entre alphabets arabe et latin) et moins dense ; la mesure qui vient d’être prise en faveur des tifinagh pourrait donc avoir de sérieuses incidences négatives et ralentir voire bloquer le processus de diffusion de l’écrit. (4)Tout dépendra donc des usagers et notamment de la capacité du mouvement associatif berbère marocain à persévérer dans ses orientations antérieures.
Mais on peut rester néanmoins optimiste car, contrairement aux apparences et à ce qu’ont tendance à croire les "apparitchiks", en matière de langue et de graphie, même dans un pays très centralisé comme la France, ce sont les acteurs/producteurs, les usagers (écrivains, journalistes, imprimeurs, éditeurs...) qui font l’usage, et qui, partout, ont défini la norme graphique et orthographique et non les pouvoirs ou les administrations.
J’espère donc que les créateurs berbères du Maroc, les associations continueront leur travail, avec constance et ténacité, dans la direction qu’ils ont déjà prise."
(1) Er is dus nooit een degelijk debat gevoerd over het Tamazight, zowel in Marokko als in Algerije over bvb. welk schrift in gebruik zal worden genomen want niet alle Imazighen wonen in Marokko. Ze moeten elkaar raadplegen om een uniform Tamazight beleid te kunnen voeren.
(2) Tamazight wordt in de huidige omstandigheden voornamelijk in het latijns schrift of arabisch geschreven en gedrukt door kranten enz.
We moeten ook kijken naar de keuzes van onze broeders in Algerije en het weidere Tamazgha.
(3) Het Tifinagh dat nu de ronde doet is niet origineel en authentiek omdat het een versie betreft die in de jaren '70 door activisten van goede wil is gelanceerd.
(4) Alleszins hangt het overleven van dit gekozen Tifinagh af van het aantal gebruikers die het accepteren en de slagkracht van de Amazigh beweging in Marokko om deze koers aan te houden.
Eigen perceptie
In het belang van de listige Makhzen in Marokko, wordt er verdeeldheid gezaaid door een ander schrift te kiezen dan in Algerije; waar ze trouwens met minder de taal als nationale taal erkend gekregen hebben.
Moet het Tamazight niet eerst erkend worden voor het onderwezen wordt??
Slaapt de Amazigh directeur van het Ircam of heult hij mee met de Makhzen?
Is het gehoord dit Tifinagh te aanvaarden? of trots aan de orde?
Ik heb me een beetje geërgerd aan het tifinagh dat het ircam heeft geïntroduceerd en in het bijzonder de toegankelijkheid ervan in het alledaags gebruik van de computer.
In tegenstelling tot Arabisch en Hebreeuws kan je de nieuwe tifinagh unicode niet hanteren in internetvelden of als nickname in msn messenger bij voorbeeld.
Daarentegen is het in de taalbalk (voor selectie van een toetsenbordinstelling naar voorkeur) opgenomen onder de noemer Afrikaans in plaats van als evenwaardige afzonderlijke taal zoals het Arabisch.
In gewone gevallen kan je het gebruik enkel activeren door het inschakelen van het bijhorende lettertype.
Kortom Tifinagh is overal ondergewaardeerd
Ik zou met jullie graag een belangrijk onderwerp behandelen en julie goedgezinde mening weten. (gelieve mijn eigen ervaring onderaan ook in acht te nemen :)
Salem Chaker, professor aan het Amazigh universiteit van Parijs over het Tifinagh als keuze voor het Tamazight in Marokko:
"La décision récente d’adopter les tifinagh pour la graphie usuelle du berbère au Maroc est à la fois précipitée, mal fondée et certainement dangereuse pour l’avenir et le développement de tamazight dans ce pays. Elle révèle aussi la confusion des genres qui règne très généralement dans la gestion de la langue berbère dans les pays du Maghreb : alors qu’(1)aucun débat scientifique sérieux n’a jamais eu lieu au Maroc (ni en Algérie d’ailleurs) sur la question de l’alphabet à utiliser, les autorités décident d’une option en déconnexion totale avec tous les usages réels actuels, tant au Maroc même que dans le reste du monde berbère. Chacun sait - du moins ceux qui acceptent de s’informer sur ce qui existe - que (2)l’écrit berbère fonctionnel actuel est essentiellement à base latine, secondairement en caractères arabes.
En premier lieu, cette option revient à mettre la charrue avant les bÅ"ufs : la question du statut juridique et, subséquemment les objectifs culturels et éducationnels de l’enseignement du berbère, n’ont été ni explicités, ni même débattus et l’on impose des choix graphiques en contradiction avec l’usage dominant. On peut donc se demander si le véritable objectif n’est pas d’orienter d’emblée le passage à l’écrit et l’enseignement de la langue berbère dans un cul-de-sac assuré, dans l’enlisement. Car sinon, pourquoi un choix aussi contreproductif, aussi évidemment déraisonnable ?
Sur un plan plus technique, pour tous les berbérisants sérieux qui se sont penchés sur cette question, la réponse ne fait pas de doute et, pour ma part, je m’en suis expliqué depuis plus de 20 ans : une diffusion large du berbère passe nécessairement par la graphie latine, parce que l’essentiel de la documentation scientifique disponible est dans cette graphie, parce qu’un travail significatif d’aménagement de cette graphie a été mené, depuis au moins 50 ans, parce que l’essentiel de la production destinée au grand public (revues associatives, production littéraire), au Maghreb comme en Europe, utilise cette graphie.
Les tifinagh sont certes l’écriture historique des Berbères, mais elles sont sorties de l’usage effectif depuis des siècles - certainement plus d’un millénaire - dans toute l’Afrique du Nord. Seuls les Touaregs en ont gardé l’usage effectif. L’authenticité, puisqu’on avance souvent cet argument, est donc pour le moins une authenticité reconstruite, une authenticité "archéologique".
En outre, pour toute une série de raisons techniques internes, les tifinagh ne peuvent avoir qu’une fonction identitaire et emblématique et ne sauraient servir de base à une écriture fonctionnelle, facilement diffusable. D’autant que quasiment aucun travail sérieux d’actualisation et d’adaptation aux variétés berbère du Nord, sur la base d’une réflexion phonologique, n’a été fait sur cette écriture (3) : la version qui circule depuis une trentaine d’années est purement et simplement aberrante puisqu’il s’agit d’une notation phonétique du kabyle à base tifinagh,(3) mise au point à partir de 1970 dans les milieux kabyles de l’Académie berbère à Paris par des amateurs pleins de bonne volonté mais sans aucune formation linguistique. Le résultat concret est que l’alphabet qui est actuellement présenté comme "berbère", n’a aucune authenticité (il a été fortement remanié pour noter les caractéristiques phonétiques du kabyle) et ne peut être en l’état un alphabet pan-berbère.
Alors que, et il faut redire avec force cette donnée que l’on feint d’ignorer, depuis près de 50 ans, un travail de réflexion sur la notation usuelle à base latine, directement inspiré par la recherche universitaire sur le berbère, a été mené et a permis des avancées significatives, en particulier en milieu kabyle. Et sur le plan de l’usage, pour ce qui est du kabyle et plus largement du berbère algérien, le passage à l’écrit à base latine peut être désormais considéré comme acquis et irréversible : il existe des publications nombreuses, une presse, une littérature, des revues associatives qui utilisent la notation usuelle latine mise en place progressivement depuis 40 à 50 ans et qui a connu, sur nos recommandations, quelques améliorations et simplifications depuis une vingtaine d’années. Même les Mozabites ou les Chaouis (Aurès), chez lesquels la culture arabo-musulmane est bien mieux et bien plus largement maîtrisée que chez les Kabyles, utilisent et recommandent l’alphabet latin pour la notation usuelle de leur langue, alors que leur langue de travail reste l’arabe !
Certes, au Maroc, l’écrit berbère est à la fois moins stabilisé (avec une concurrence réelle entre alphabets arabe et latin) et moins dense ; la mesure qui vient d’être prise en faveur des tifinagh pourrait donc avoir de sérieuses incidences négatives et ralentir voire bloquer le processus de diffusion de l’écrit. (4)Tout dépendra donc des usagers et notamment de la capacité du mouvement associatif berbère marocain à persévérer dans ses orientations antérieures.
Mais on peut rester néanmoins optimiste car, contrairement aux apparences et à ce qu’ont tendance à croire les "apparitchiks", en matière de langue et de graphie, même dans un pays très centralisé comme la France, ce sont les acteurs/producteurs, les usagers (écrivains, journalistes, imprimeurs, éditeurs...) qui font l’usage, et qui, partout, ont défini la norme graphique et orthographique et non les pouvoirs ou les administrations.
J’espère donc que les créateurs berbères du Maroc, les associations continueront leur travail, avec constance et ténacité, dans la direction qu’ils ont déjà prise."
(1) Er is dus nooit een degelijk debat gevoerd over het Tamazight, zowel in Marokko als in Algerije over bvb. welk schrift in gebruik zal worden genomen want niet alle Imazighen wonen in Marokko. Ze moeten elkaar raadplegen om een uniform Tamazight beleid te kunnen voeren.
(2) Tamazight wordt in de huidige omstandigheden voornamelijk in het latijns schrift of arabisch geschreven en gedrukt door kranten enz.
We moeten ook kijken naar de keuzes van onze broeders in Algerije en het weidere Tamazgha.
(3) Het Tifinagh dat nu de ronde doet is niet origineel en authentiek omdat het een versie betreft die in de jaren '70 door activisten van goede wil is gelanceerd.
(4) Alleszins hangt het overleven van dit gekozen Tifinagh af van het aantal gebruikers die het accepteren en de slagkracht van de Amazigh beweging in Marokko om deze koers aan te houden.
Eigen perceptie
In het belang van de listige Makhzen in Marokko, wordt er verdeeldheid gezaaid door een ander schrift te kiezen dan in Algerije; waar ze trouwens met minder de taal als nationale taal erkend gekregen hebben.
Moet het Tamazight niet eerst erkend worden voor het onderwezen wordt??
Slaapt de Amazigh directeur van het Ircam of heult hij mee met de Makhzen?
Is het gehoord dit Tifinagh te aanvaarden? of trots aan de orde?
Ik heb me een beetje geërgerd aan het tifinagh dat het ircam heeft geïntroduceerd en in het bijzonder de toegankelijkheid ervan in het alledaags gebruik van de computer.
In tegenstelling tot Arabisch en Hebreeuws kan je de nieuwe tifinagh unicode niet hanteren in internetvelden of als nickname in msn messenger bij voorbeeld.
Daarentegen is het in de taalbalk (voor selectie van een toetsenbordinstelling naar voorkeur) opgenomen onder de noemer Afrikaans in plaats van als evenwaardige afzonderlijke taal zoals het Arabisch.
In gewone gevallen kan je het gebruik enkel activeren door het inschakelen van het bijhorende lettertype.
Kortom Tifinagh is overal ondergewaardeerd